Seniors : des jeux pour garder toute sa tête
Bien vieillir et en bonne santé, voilà ce que tout le monde souhaite !
S’occuper de son corps, oui, mais aussi de son esprit, et pour cela les jeux se révèlent être une solution de plaisir et d’efficacité.
Bien vieillir, c’est aussi un état d’esprit. Dès la retraite, l’activité cognitive est souvent moins importante et le cerveau est une machine qu’il faut entretenir. Il y a les hobbies, les passions, les voyages, l’art, qui nous permettent de rester curieux et alertes, jeunes dans notre tête. Pour garder de bons réflexes et une bonne flexibilité intellectuelle, les jeux sont très appréciés, surtout quand ils se pratiquent à plusieurs et permettent de garder un tissu social.
Le déclin du cerveau…
Il arrive un certain âge, entre 50 et 65 ans, au cours duquel commence le déclin des capacités cognitives.
Cela ne se fait pas en un jour et surtout, il est possible de ralentir ce déclin. Le vieillissement est un processus biologique qui n’est pas tout à fait compris, mais les scientifiques ont dégagé certaines pistes. La diminution de la capacité de multiplication des cellules en est la première. Par exemple, le corps produit moins de nouveaux neurones à 80 ans qu’à 15 ans. Le nombre de neurones diminue à partir de l’âge adulte, la masse du cerveau se réduirait de 10 % au cours de la vie. Plus particulièrement dans les zones externes du cerveau, comme le cortex cérébral, responsable de la motricité, de la pensée et des sens.

… et sa plasticité !
Mais ce n’est pas la seule cause. Les neurobiologistes associent la perte des capacités cognitives à la diminution en quantité et qualité des connexions entre les neurones, appelés synapses. Ces synapses se font et se défont, non pas avec l’âge, mais en fonction de l’activité, c’est la « plasticité synaptique ». Des synapses se forment lors de l’apprentissage ou de la mémorisation et se défont en cas d’inactivité, et cela, à n’importe quel âge. En quelque sorte, le cerveau s’entraîne. Et quoi de mieux qu’un jeu pour le maintenir en forme ?
QUELQUES JEUX DE MÉMOIRE
- Timeline (Asmodée) : un joli jeu qui porte sur des événements historiques, qui consiste à apprendre et retenir en replaçant des événements sous forme de carte sur la grande frise de l’histoire humaine.
- Jeu d’oiseau : Un jeu fondé sur l’ouïe qui fait apprendre et retenir les chants d’oiseaux. Vous le trouverez facilement sur un navigateur Web (par exemple : oizolympique.lpo.fr).
- Goûte que goûte : Pour jouer, il vous suffit d’aliment à goûter et d’un bandeau. La mémoire gustative aussi, ça se travaille.
Du pain, et surtout des jeux
Loin de nous l’idée de conseiller de se consacrer exclusivement aux jeux pour se maintenir en forme, mais cela reste un outil de bienêtre à ne pas négliger. Le jeu est bon sous toutes ses formes : jeux de plateau type échecs ou dames, jeux de culture générale, comme le Trivial Pursuit, les jeux de cartes, et mille autres encore. Ils entraînent tous une stimulation cérébrale, font fonctionner la mémoire, la logique, la déduction, etc. Il existe par exemple beaucoup de jeux de mémoire, qui font appel à différents sens ! Les jeux à plusieurs, comme le tarot, sont aussi à privilégier, car ils permettent de créer du lien social. Certains jeux sont axés autour des échanges humains. Le jeu 2 minutes ensemble ! est fondé sur le partage intergénérationnel. Il pousse les joueurs à raconter leurs expériences, leurs souvenirs, et aussi leurs rêves ! Le plus important, c’est de ne pas y aller à reculons, il faut que les joueurs prennent du plaisir et se passionnent, c’est la règle numéro un. L’industrie du jeu est foisonnante, et vous trouverez de tout et pour tous les goûts.
L’ère du numérique
Il faut parfois vivre avec son temps, les jeux sont aussi des jeux vidéo. Sur téléphone, tablette, ordinateur ou console, dont un grand nombre se jouent à plusieurs. Le programme d’entraînement cérébral du Dr Kawashima, de la firme Nintendo, est fondé précisément sur les capacités cognitives, calculées comme « âge de votre cerveau », qu’il faut faire évoluer. Les jeux vidéo intéressent médecins et professeurs, qui proposent de plus en plus d’études à ce sujet et sont persuadés qu’ils peuvent avoir un rôle à jouer face au déclin des capacités cognitives. Des chercheurs en neuroscience de l’Université de Montréal1 ont même montré que les jeux d’actions seraient les plus efficaces pour le maintien et le développement des fonctions cognitives, plus que des jeux de réflexion comme les échecs. Une piste qui devrait être plus exploitée pour garder toute sa tête.
Paul Cid