Retour sur 2020 : Une année pas comme les autres
Si parfois les années se suivent et se ressemblent, ce n’est définitivement pas le cas pour 2020. Le début de cette nouvelle décennie a en effet été marqué par une pandémie d’une ampleur inédite. Entre confinement, vie masquée et gestes barrières, la crise sanitaire a chamboulé notre quotidien. Retour sur cette année particulière.
Une quarantaine nationale
Pour vivre heureux, vivons confinés ? Le 16 mars, le président Emmanuel Macron proclame lors d’une allocution retransmise à la télévision le début d’un confinement généralisé pour limiter la propagation du virus dans le pays. Prolongée par deux fois, cette quarantaine durera au total 55 jours. Face à cette décision, nous avons tous dû repenser nos habitudes et notre quotidien. Adieu les repas entre amis et les réunions de famille, remplacés par des apéritifs virtuels et d’interminables conversations par écrans interposés. Cette période a parfois été difficile à tenir, en particulier pour les familles nombreuses où il a fallu concilier garde des enfants et télétravail. Cette vie cloîtrée, malgré ses répercussions négatives, a cependant donné un temps de répit à la planète. Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 30 % durant cette période en France et le célèbre jour du dépassement (marquant la consommation des ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année) a été repoussé de 3 semaines.
Porter attention à soi et aux autres
La crise sanitaire ne frappe pas tout le monde de la même façon, en particulier les personnes à risque. Dans les Ehpad, les visites ont été strictement limitées, ce qui n’a pas été sans conséquences pour les personnes âgées. En plus d’être parmi les populations pour lesquelles ce virus est le plus dangereux, nos aînés ont donc aussi souffert de la solitude et d’un isolement émotionnel. Des initiatives se sont mises en place en France et dans le monde pour soutenir nos parents et grandsparents, en Ehpad ou non, et pour les protéger tout en respectant leurs besoins et envies. Ces élans de solidarité se sont généralisés à toutes les personnes à risque avec par exemple la livraison de courses à domicile pour celles et ceux redoutant de sortir pendant les périodes de circulation active du virus.
Anxiété, dépression, difficultés à s’endormir… Le coronavirus plane également comme un vautour au-dessus de notre santé mentale, même sans être une personne à risque. Le partage de ses émotions et de ses peurs à un proche ou à un professionnel de santé se révèle parfois nécessaire pour mieux surmonter cette mauvaise passe.
Un nouveau rituel : les gestes barrières
Certes, nous savions déjà qu’il était important de se laver les mains correctement pour éviter la propagation des microbes. Mais, en pratique, ce réflexe n’était pas forcément appliqué après chaque sortie hors du domicile ou avant chaque repas, même en extérieur. Le contexte sanitaire a ainsi été l’occasion d’apprendre à appliquer correctement ces mesures d’hygiène rebaptisées « gestes barrières ». En effet, chacun est acteur dans la lutte contre la diffusion de cet agent pathogène et les responsabilités individuelles jouent un rôle majeur sur l’évolution de la pandémie. En plus du masque et du lavage des mains, nous avons été invités à éviter de nous toucher trop souvent le visage, à tousser ou éternuer dans son coude et à s’isoler lorsque nous présentions des symptômes d’infection. Ces gestes barrières sont universels et sont efficaces contre les bactéries et les virus au-delà de la crise actuelle. De bons réflexes à conserver à l’avenir.
Tout sur les tests
Maladie aux symptômes variant énormément en fonction des personnes, le Covid-19 ne s’autodiagnostique pas. Afin de confirmer un soupçon d’infection au coronavirus, il faut avoir recours à un test permettant de détecter la trace moléculaire de ce nouveau virus.
Pour cela, deux possibilités existent.
Le test virologique, aussi appelé test par PCR, permet de détecter une infection actuelle, notamment face à des symptômes. Après un prélèvement nasal peu agréable, les résultats du test sont connus en quelques heures à quelques jours. S’il est positif, la personne testée est encore contagieuse et doit s’isoler rapidement.
Le test sérologique ne détecte pas le virus directement, mais permet d’estimer si l’organisme a été en contact ou non avec le virus. Ce test nécessite un prélèvement de sang et une version rapide est réalisable en pharmacie. Attention, sa fiabilité est sujette à controverse, aussi il est encore difficile d’estimer si un contact avec le coronavirus permet d’éviter de redévelopper une infection future.
Derrière le masque
Malgré les mouvements contestataires, les masques ont définitivement la cote en 2020 ! Qu’ils soient en papier ou en tissu, ces accessoires permettent de retenir efficacement les postillons et gouttelettes contaminantes. Peu coûteux, ils restent une arme redoutable pour lutter contre le virus en limitant sa dispersion dans l’air ambiant. Et, contrairement aux idées reçues, cette action est scientifiquement prouvée. Pensez à utiliser votre masque en complément et non en remplacement des autres gestes barrières ! Par exemple, pensez à garder une distance de 1 mètre lors de vos discussions, masquées ou non. Pour une utilisation optimale du masque, ajustez-le correctement afin qu’il recouvre entièrement votre bouche, et aussi votre nez. Une fois mis en place, ne le touchez plus jusqu’au moment de le retirer en saisissant ses lanières.
La course au traitement
Face à une infection par une bactérie, il suffit souvent d’un traitement par antibiotique pour se débarrasser de l’organisme pathogène. La question est néanmoins plus complexe face à un virus. Depuis sa découverte en décembre 2019, des scientifiques tentent de découvrir un remède contre la nouvelle souche de coronavirus à l’origine de la pandémie. Certains se concentrent sur un traitement permettant de guérir d’une infection et ainsi éviter les symptômes graves et les hospitalisations. La piste la plus médiatisée a sans doute été celle de l’hydroxychloroquine poussée par le Pr Didier Raoult. Cependant, les analyses scientifiques internationales ont révélé que les effets prétendus de cette molécule contre le coronavirus n’étaient en réalité qu’un immense bluff. À l’heure de la rédaction de cet article, les différentes pistes explorées par les médecins n’ont pas encore donné de résultat concluant permettant de contrer efficacement ce virus inédit.
En parallèle, un marathon mondial pour le vaccin a été lancé. Cette fois, ce n’est pas la guérison qui est recherchée, mais la prévention et l’immunité contre le coronavirus. Plus de 150 vaccins candidats ont été explorés. Début août, le gouvernement russe a annoncé le début de l’ultime phase d’essai de son produit, mais l’OMS, plus prudente, a rappelé qu’il n’y aurait sans doute pas de vaccination généralisée avant juin 2021.
Des épidémies jumelles
Si une épidémie est difficile à gérer, la situation est d’autant plus problématique face à deux épidémies. Le virus de la grippe risque fortement de frapper les populations antillaises en même temps que le Covid-19. En plus de doubler l’intérêt des gestes barrières fonctionnant contre ces deux virus, cette situation met également en valeur l’importance de la vaccination. En effet, le vaccin contre la grippe permet de protéger efficacement contre ce virus saisonnier et il est facilement accessible puisque réalisable pour les populations cibles (personnes âgées, malades chroniques, etc.) par un pharmacien. De plus, en réduisant le nombre de patients atteints de la grippe, l’encombrement risqué des hôpitaux et des cabinets est évité. Rappelons que même si la grippe passe souvent pour une infection bénigne, elle est responsable de plus de 10 000 décès chaque année en France.
Et pour demain ?
Tant que la population mondiale n’est pas massivement immunisée, nous allons devoir prendre notre mal en patience et vivre avec ce nouveau coronavirus. Les bonnes initiatives prises en 2020, comme l’intensification de l’application des gestes barrières ou encore les élans de solidarité envers les personnes à risque, devront se poursuivre. Des leçons seront sans doute tirées de la gestion de cette crise d’une ampleur inédite sur de nombreux secteurs. Si 2020 signe l’année de l’inattendu et de la remise en question, les années qui suivent porteront indubitablement les valeurs de la persévérance, de la résilience et du renouveau.
IL Y A 100 ANS, LA GRIPPE ESPAGNOLE
À l’été 1918, le monde est frappé par une grippe dévastatrice : la grippe espagnole. En quelques mois, la pandémie tue autant que la première guerre mondiale en 4 ans. Entre 50 et 100 millions de personnes auraient été décimées par la grippe espagnole. Soit de 2,5 à 5 % de la population mondiale. La maladie est extrêmement contagieuse et se caractérise par une période d’incubation de 2 ou 3 jours suivie d’une semaine de symptômes : fièvre, fatigue… Les décès sont essentiellement causés par les complications, souvent une pneumonie. Sa mortalité est multipliée par 20 par rapport à une grippe saisonnière classique, atteignant en France les 3 % de mortalité.