Le MAD, mais qu’est-ce que c’est ?
L’acronyme signifie Maintien à domicile, et commence à se diffuser dans le milieu de la santé, surtout auprès des seniors. Ça ne vous parle pas ? Nous vous expliquons !
Le maintien à domicile, mais pourquoi donc ? Parce que beaucoup de personnes perdent en autonomie, pour plusieurs raisons. Le plus souvent, c’est avec l’âge que nous perdons en capacités physiques, principalement, mais les accidents peuvent aussi provoquer un handicap, temporaire ou définitif. Face à cela, il y a le désir de continuer à vivre chez soi, sereinement, ce qui demande une certaine adaptation du domicile, ainsi que des objets pour se simplifier la vie. « Le MAD, c’est tout ce qui permet à la personne en perte d’autonomie de rester chez elle confortablement et en sécurité, avec la meilleure mobilité possible », résume Anne-Claire de Clerck, directrice de l’activité maintien à domicile chez Orkyn’.
Vers qui se tourner ?
À partir de quel moment avons-nous besoin d’aide ? Ceux qui perdent en autonomie ne s’en rendent pas toujours compte, et ne savent pas forcément ce qui les aiderait. Le MAD, c’est en réalité un grand nombre d’acteurs. Le plus important est le médecin, qui repère la fragilité et prescrit les aides. Le pharmacien a aussi son rôle à jouer, surtout lorsqu’il est proche de ses patients et que ces derniers passent le voir régulièrement. « Ce sont les deux personnages clés », affirme Anne- Claire de Clerck, mais ce sont loin d’être les seuls à agir : « Les prestataires de santé comme Orkyn’ interviennent aux côtés des pharmaciens d’officine. Les ergothérapeutes préparent le retour à domicile des personnes, après une opération, ils savent évaluer les besoins au domicile. Les gériatres connaissent très bien les pathologies et leurs évolutions ».
Il n’y a pas que des professionnels de santé qui assistent les personnes ayant perdu en autonomie. « On oublie souvent un personnage important, ce sont les aidants, professionnels ou familiaux. Ce sont fréquemment eux qui souffrent le plus de la perte d’autonomie de leur proche ou de la personne qu’ils aident. Ils sont en capacité d’identifier le besoin avec précision, et à quel moment cette aide est nécessaire », rappelle Anne-Claire de Clerck.
Une grande variété d’aides
La variété des situations fait du MAD une assistance aux multiples facettes. Il y a toute une série de dispositifs d’aide à la mobilité, qui vont des béquilles aux cannes, en passant par les déambulateurs et les fauteuils roulants. Un grand nombre d’équipements facilite la vie à la maison. Cela peut-être un lit médicalisé, pour pouvoir se lever et se coucher sans assistance extérieure, mais également des verticalisateurs, pour s’asseoir et se lever de son fauteuil. « Cela permet d’être autonome, de lever certaines appréhensions et d’éviter les chutes. C’est un énorme bénéfice, pour les aidants comme pour les personnes l’utilisant », assure Anne-Claire de Clerck.
Il existe aussi de nombreux objets pour aider à faire la cuisine, à s’habiller, ou à se maintenir en bonne forme physique. « Il y a beaucoup de petits accessoires qui peuvent sembler anodins et qui facilitent vraiment la vie », rapporte notre experte. En plus de cela, le MAD, c’est aussi la modification du domicile lui-même : « il peut y avoir des travaux plus importants, changer la baignoire en douche, installer un monte-escalier, élargir les portes si fauteuil roulant, etc. ».
Les professionnels travaillant sur ces sujets continuent de chercher des solutions innovantes, en se servant de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies entre autres. Anne- Claire de Clerck nous donne un exemple : « Des robots qui peuvent à la fois être sociables en servant d’interface vers les proches, mais aussi être un lien vers le loisir. Ils peuvent rappeler qu’il est l’heure de prendre un traitement ou d’aller faire une promenade ».
Une assistance qui gagnerait à être connue
Beaucoup de personnes âgées ne veulent pas aller en maison de retraite et désirent au contraire rester le plus longtemps possible chez elles. Et, pourtant, le MAD est peu connu et diffusé. « Il y a des freins psychologiques forts », reconnaît la directrice des activités de MAD chez Orkyn’, malgré un travail important sur l’esthétique et l’aspect pratique des dispositifs. « Beaucoup de personnes pourraient prétendre et auraient besoin du maintien à domicile et ne veulent pas. L’enjeu est de faire savoir que ce n’est pas un signe de déclin. Des chutes potentiellement invalidantes peuvent être évitées et l’autonomie préservée. C’est un signe de maturité de prendre l’aide dont on a besoin au moment où l’on en a besoin », conclut Anne-Claire de Clerck.
LE PHARMACIEN : LE CONSEIL MAD
De par sa proximité et son contact constant avec le patient le pharmacien est le premier interlocuteur pour le patient et sa famille. À l’écoute, il pourra vous proposer des dispositifs de maintien à domicile adaptés à la pathologie et votre style de vie. Aujourd’hui, les pharmaciens sont formés pour accompagner le patient dans cette démarche. Il peut même réaliser des diagnostics du domicile afin de proposer toute la palette de solutions nécessaire au MAD du patient. N’hésitez pas à le solliciter !